Sur le refuge / les différents motifs qui traversent le spectacle

 La forêt 



  « Depuis quelques jours, je pédale plus vite.
Pressé de quitter le collège.
Pressé de rentrer chez moi.
Dans mon refuge.
Dans la forêt.
Dans le silence »
Nils.








 Thème récurrent dans les contes de fées la forêt est un lieu dichotomique  qui porte une forte charge symbolique  à travers l'Histoire.
Associée au danger et au sacré il y a déjà plus de 2000 ans, la forêt apparaît comme un monde à l'intérieur du monde, sans règle, sauvage. Territoire de la marge abritant les marginaux, les brigands, les animaux sauvages et également toutes sortes de croyances .
Dans les contes on s'y perd on on s'y cache, on y a peur, on y rencontre des créatures et des épreuves. Il s'agit toujours d'un lieu de transition, de passage et d'initiation pour accéder à l'âge adulte.
Au cours de son Histoire l'homme la respecte, la craint, l'honore, l'exploite, la délaisse, la fantasme.
Entrer dans la forêt, c'est pénétrer dans un autre univers que celui socialisé et ordinaire des humains. C'est également (pour de nombreux analystes modernes tels que Bachelard, Jung, Eliade et d'autres) entamer un chemin vers son centre d'intimité, et de manière plus générale elle symbolise l'inconscient de l'homme, son état d'âme. Un territoire clos et infini à la fois qui brouille les principes de temps et d'identité et dans lequel se confondent les oppositions entre ténèbres et lumières, entre corps et âme.



 La porte

Elle aussi rassemble les contraires et catalyse des paradoxes tout en détenant sa portée symbolique. Appartenant au vocabulaire du seuil, du passage, la porte est synonyme de séparation et de relation.
Elle a le pouvoir d'ouverture et de fermeture, d'échange et de rupture.
De plus la porte convoque le hors-champ un au delà, au deça de ce qui est donné à voir

Dans Hikikomori, le refuge elle est fermée et dessine une frontière,une limite entre soi et le monde, entre l'intime et l'universel.
D'un point de vue scénographique, la porte est d'ailleurs un motif qui se multiplie, se déforme sur différentes échelles et sous différents angles.




 Le cerf/ l'orignal : "Mi-bête-mi forêt"  (Ronsard)


Au départ il s'agit d'une anecdote dans la vie de Nils,un simple jeu de mot qui prend progressivement de plus en plus de place puisqu'au cours du spectacle un glissement s'opère.
L' animal est une des figures qui participe à la dimension fantastique au départ absente de l'univers se développant par des incursions de plus en plus importantes au fil du spectacle.
Nils devient l'orignal, l'image qu'il a de lui-même se substitue au réel. Nils se transforme en orignal.

Grotte de Lascaux

Egalement appelé "le roi des forêts" l'orignal est le plus gros cervidé, un élan d'Amérique du Nord.
Cet animal fascine les hommes depuis la nuit des temps, il est présent  dans de nombreux contes et des légendes profanes et religieuses, possédant une forte charge magique et symbolique. On le trouve sur les parois des grottes au paléolithique supérieur ( à Lascaux, Niaux, Chauvet, Altamira...).
Son aspect royal et imposant ainsi que le renouvellement constant de ces bois en font un symbole de fertilité et de résurrection.
















 (article en cours)